Digitalisation des services publics en Afrique, cas du BURKINA FASO
TechnologiePublié le 06/02/2021
Digitalisation, un mot que vous avez souvent sans doute déjà rencontré ces dernières années.
Pour vous mettre dans le bain, je m’en vais vous raconter une petite histoire qui est sans doute le vécu de plusieurs africains et qui témoigne du calvaire rencontré par les usagers.
Ouédraogo Moussa 69 ans, après un périple de plus de 300KM pour rejoindre la capitale afin d’obtenir sa maigre pension des trois derniers mois ; Après plusieurs jours de souffrance dans les services administratifs et des multiples humiliations, il est sauvagement agressé sur le chemin du retour par des bandits qui ont récupérés tout son argent. Il est mort quelques jours après de suite de blessures.
Quand est ce que le vieillard en Afrique à qui on sensé témoigné tout notre respect conformément à notre culture va pouvoir récupérer son dû, en restant chez lui à la maison ?
Paiement des pensions, règlement des factures, prise de rendez-vous médicaux, copie de documents administratifs… Quand sortira-t-on des grands discours sur la digitalisation des services publics au profit du citoyen ?
En Afrique, il est souvent coutume que pour acquérir des documents de bases comme un casier judiciaire, ou un certificat de résidence ou encore extrait de naissance, il vous faut, faire la queue au commissariat ou à la mairie, aller payer, de fois soudoyer les administrateurs, pour attendre des heures, jours, des semaines, pour avoir un document qui vous reviens de droit.
Malheureusement nos administrations publiques sont gangrenées par des procédures qui ne sont pas complètement définies, magouille et des circuits parallèles qui profitent à certains agents véreux qui n’hésitent pas à faire malmener les usagers qui très souvent ignorent totalement le fonctionnement du système.
Manque d’anticipation et d’innovation, défaut de coordination, centralisation du pouvoir décisionnaire tels sont les maux de nos administrations. Ne dit-on pas que à côté des textes il faut tenir compte du contexte et des évolutions du moment ?
Face à ces multiples maux, un mot semble être la lampe au milieu de la forêt en pleine nuit : « Digitalisation ».
Mais qu’est-ce que la digitalisation ?
Eh bien sur internet on vous la présente comme l'ensemble des prestations électroniques qui permettent aux administrés -citoyens comme entreprises- d'interagir avec l'administration publique simplement, et directement en ligne.
En clair, la digitalisation des services publics présente d’énormes avantages parmi lesquels la réduction de regroupements publics source d’insécurité et de problème de santé publique (surtout en cette période de pandémie), la réduction des temps de déplacements pour obtenir les informations sur les procédures de l’administration publique à travers la centralisation des informations et services au niveau du guichet virtuel, la création d’emplois à travers l’ouverture de centres d’informations sur les procédures publiques, la valorisation des connaissances locales à travers la production et la mise en ligne de contenus locaux, etc.
Alors pourquoi avec tant d’avantages, nos administrations semblent marquer le pas ?
On l’avait annoncé plus haut, Mais qu’en est-il du Burkina ? Si la situation semble alarmante dans la plupart des pays subsahariennes et en Afrique Centrale, le Burkina Faso n’est pas épargné même si certaines initiatives sont à saluer.
G-cloud, Guichet virtuel, paiement des factures (Eau et électricité) avec les mobiles money, e-syntax, les hackathons et autres appels à projet, refonte des sites de l’Etat avec de nouveau design et actualisés, e-service, e-Burkina, e-concours, campus Faso, etc.
Vous l’aurez compris de nombreuses initiatives et projets sont déjà mis en place ou en cours pour amorcer le processus de digitalisation des services publics, tant au niveau de l’accès à l’information, à la souveraineté des données, à la facilitation des procédures administratives, la dématérialisation des inscriptions universitaires et des concours, le recouvrement des taxes et j’en passe. Le moins qu’on puisse dire c’est que le ministère de l’économie numérique et des postes n’a pas chômé ces 5 dernières années boosté par des mesures parlementaires innovantes et accompagné par la banque mondiale.
Loin de moi l’idée de jeter des fleurs au Burkina mais il faut cependant reconnaitre que des actions sont menées.
Mais a-t-on vraiment le choix, la digitalisation n’est pas un luxe, elle davantage plus une urgence qu’une nécessité.
On pourrait se dire que pourquoi malgré tous ces gros projets énumérés plus haut on a l’impression que le chemin est encore long et que ces projets n’ont pas encore changé la structure sociale des burkinabés au point de faciliter les procédures rigides, empiriques ?
Qu’est ce qui cloche ?
Malheureusement, le constat qui est fait c’est que pour la mise en place des projets de digitalisation, les discussions sont focalisées sur des solutions techniques.
Très souvent la transformation digitale de notre administration se matérialise par la mise en place d’un portail unique d’accès au service publique, et le résultat est un site web avec des formulaires à remplir. Cela ne livre pas la transformation digitale souhaitée.
Il faudrait savoir que les projets de digitalisation ne sont pas fondamentalement des projets technologiques mais plutôt des projets de conduite de changement, de ressources humaines, que les gens changent la manière de faire, changent d’habitude et acceptent les nouveaux outils qui sont mis en place.
Il n’est pas rare que pendant des déploiements, à l’usage on a toujours des blocages, des réticences liées au problème de transparence.
La non implication des acteurs conduit à des projets qui n’aboutissent pas avec une mal appropriation des outils par les bénéficiaires.
A cela on note des projets toujours orientés financement extérieur avec les implications que cela entraine. Aide au développement ; même pour moderniser l’administration, on a recours à des financement extérieurs venant avec des conditions (Donc vous êtes partagé entre suivre l’agenda des donateurs et les attentes de vos populations). Problème de souveraineté des données, etc.
Nos gouvernants ont pris de retard et n’ont pas su anticiper comme par exemple au Rwanda avec Irembo qui fait des merveilles en termes de dématérialisation. Vous pouvez obtenir votre passeport en quatre (04) jours, votre attestation de nationalité en (01) jour, … avec possibilité de paiement par mobile money et le tout sans besoin de vous déplacer pour récupérer les documents.
En outre pour une digitalisation réussie, il faudrait déjà avoir des administrations efficaces transparentes avec des procédures bien établies.
Le Burkina comme vous l’avez vu est encore loin d’une digitalisation concrète de ses services publiques au profit de la population mais a engagé des projets pour amorcer ce changement. Ces projets s’inscrivent dans la durée et on espère que l’Etat, les agents et les usagers vont concilier leurs efforts pour faire de la digitalisation une réalité.
sources : https://www.rfi.fr/fr/podcasts/20200322-a-quand-la-digitalisation-services-publics-en-afrique
https://www.servicepublic.gov.bf/.
Les initiatives sont légions, mais la concrétisation reste toujours en suspend ! Très bel article ! Merci
L'un des exemples les plus représentatifs des problèmes de notre administration, c'est tout ce qui a trait au permis de conduire et à la DGTTM. Je me souviens encore comment j'ai fait la queue de 8h à 14h30 pour payer une quittance de 6000 frs(debout pendant tout ce temps, dans une chaleur terrible), afin de faire changer mon permis(passage à la carte avec biométrie). Comme dit dans l'article, la digitalisation est une urgence dans notre pays. Avec l'accroissement de la population, tous les temps de traitement vont devenir de plus en plus long avec le temps. Si rien n'est fait, dans 10 à 15 ans, ce sera encore plus problématique.
Ce que je retiens : Il faudrait savoir que les projets de digitalisation ne sont pas fondamentalement des projets technologiques mais plutôt des projets de conduite de changement, de ressources humaines, que les gens changent la manière de faire, changent d’habitude et acceptent les nouveaux outils qui sont mis en place.
J'ai aimé. Analyse pertinente.
Malheuresement,bien que des initiatives ont été prises pour l'amélioration de la situation, fort est de constater que même dans l'attribution des marchés pour ces infrastructures, il y' a toujours cette affaire de gré à gré. Conséquence directe, des outils non performants, non orientés pour le public qui est censé les utiliser. Bref, il y'a encore du chemin, mais les reflexions se prousuivront davantage ....
Il y a un seul problème et c'est un mélange d'indiscipline et d'incompétence. Personne ne sait vraiment ce a quoi le resultat final doit ressembler, alors au moment ou le projet doit vraiment commencer, on se regarde en esperant que oes choses se fassent toutes seules. Et les fonctionnaires reviennent vite au manuel parce qu'ils sont bloqués dans leur travail et n'ont personne a qui se fier.
La digitalisation est en effet une Urgence !! L'offre de services publiques ne saurait satisfaire la demande qu'avec la numérisation des différents services.
ce blog est monstrueux. l'article encore plus.
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