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LES E-SERVICES AU BURKINA FASO


InnovationPublié le 17/06/2021



Qu’est-ce qu’un « E-service » ? Si vous avez suivi l’actualité du numérique récemment au Burkina Faso, c’est un terme qui ne vous a sans doute pas échappé. Au même titre que la digitalisation, une thématique nous avons déjà exploré sur cette tribune.

On définit un « E-service » comme étant une application accessible via le web, fournissant un ensemble de fonctionnalités aux entreprises ou individus. Dans le jargon du web, cela représente à peu près tout ce qui est fait en ligne, toute application web utilisable par un humain à travers une interface utilisateur.

Nous retiendrons plus facilement qu’un « E-service »  est tout simplement un service qui utilise les Technologies de l’Information et de la Communication, donc en ligne disponible sur internet, le « e » signifiant « électronique ».  

On lui reconnait trois principales composantes à savoir : Le fournisseur du service, le consommateur du service et les canaux de distribution du service. En illustration : Dans un e-service public, les organismes publics sont le fournisseur de service et les citoyens ou usagers ainsi que les entreprises sont les consommateurs du service. Le canal de distribution de services qui est la troisième exigence de l’e-service peut être Internet.

Il est de coutume également qu’un « E-service » se doit d’être ouvert, doit être conçu pour des applications inter-organisationnelles et surtout facilement composable ou exploitable au sein d’une autre « application ».

 

Si aujourd’hui l’on parle des e-services c’est dû en partie au fait que de nombreux avantages y sont liés surtout avec l’explosion des TIC.  On peut citer par exemple :

  1. Accès à un plus grand nombre de clients et élargissement de la portée du marché ;
  2. Canal alternatif de communication avec les clients ;
  3. Augmentation des services fournis aux clients ;
  4. Amélioration de l’image de l’entreprise et gain d’avantages compétitifs ;
  5. Transparence et ouverture des services publics ;
  6. Le triplet : Découverte automatique des e-services remplissant les besoins de l’utilisateur - Négociation des contrats du service -  Accès au service à l‘endroit et au moment où l’utilisateur en a besoin.

 

Nous avons évoqué plus haut dans un exemple, le cas d’un e-service public. Il serait bien de se poser les questions sur les domaines d’applications des e-services.

Pour répondre à cette question, on peut résumer les domaines en deux (02) grands blocs : Le secteur privé (E-Business) et le secteur public (E-Gouvernement).

On entend par E-Business, toute réalisation d’affaires sur internet. Cela comprend très souvent l’achat, la vente, la fourniture de services aux clients et la collaboration entre partenaires, etc.

L’E-Business peut être catégorisé comme suit :

  1. B2B (Business to Business) permet aux entreprises de faire des affaires via des moyens électroniques ;
  2. B2C (Business to Consumer) permet aux entreprises de vendre des biens, à travers un site web par exemple ;
  3. C2C (Consumer to Consumer) permet aux personnes de faire des affaires entre particulier (enchères par exemple) ;
  4. B2E (Business to Employee), sous forme d'intranet par exemple, permet à l'entreprise de communiquer avec ses employées.

 

L’E-Gouvernement peut se définir comme l’utilisation des TIC pour interagir avec les citoyens et fournir des services et informations publics. A côté de cette définition, on associe très souvent des fondamentaux sur lesquels l’E-Gouvernement doit s’asseoir pour fonctionner pleinement : E-Development (Internet au service du développement durable), E-Democracy (Implication des citoyens dans le processus politique via les TIC.) et  l’E-Administration (Utilisation des TIC dans les administrations publiques qui implique des changements au niveau de l’organisation et de nouvelles aptitudes du personnel afin d’améliorer les services publics, et les rendre accessibles)

On peut également faire une catégorisation des e-services du secteur public :

  1. G2C : Government to Citizen (Feuille de route du gouvernement) ;
  2. G2B : Government to Business (e-procurement: échange de biens et services entre gouvernement et entreprises) ;
  3. G2G : Government to Government (Echange d’informations entre départements ou pays) ;
  4. G2E : Government to Employee (Paiement des employés, formations…).

 

Dans cette section dédiée e-services du secteur public,  nous allons nous attarder sur la situation et l’état des lieux au BURKINA FASO.

Au Burkina, quand on parle de « e-services » public, on pense principalement au portail unique d’accès au service public encore appelé Guichet Virtuel disponible ici, dont le lancement officiel a eu lieu le jeudi 25 juillet 2019. Comme son nom l’indique, ce portail est le point d’entrée de l’ensemble des services publics offerts aux usagers, particulier comme entreprise. Vous y retrouveriez les fiches pratiques sur les procédures administratives, les documents officiels,  un annuaire sur les institutions Etatiques (Ministère, Direction, Secrétariat, etc.), et l’ensemble des e-services publics.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le portail est fourni et très riche, mais intéressons-nous de plus près aux e-services.  Au moment où nous écrivons cet article nous avons vingt (20) e-services répertoriés comme la Demande d'Agrément Technique en matière d'Informatique du Ministère du Développement de l’Economie Numérique et des Postes, la Demande Attestation de Soumission au Marché Public du Ministère de la Fonction Publique du Travail et de la Sécurité Sociale du Burkina Faso, ou encore la plateforme d’ Inscription en ligne aux concours professionnels de la fonction publique, etc.

Il faut dire que parmi la vingtaine des e-services listés sur le Guichet Virtuel, nombreux sont ceux qui sont non opérationnels c’est-à-dire, pas à jours ou indisponibles ou encore en cours de refonte. Cependant, il faut rendre à César ce qui est à César et reconnaitre que nous avons des e-services qui sortent du lot, qui sont très utilisés et appréciés.

Vous vous en doutez déjà ou pas, mais il s’agit de e-concours la plateforme officielle des inscriptions en lignes aux concours de la fonction publique, e-syntax le portail officiel de télé-déclaration et de télépaiement des impôts et taxes de la Direction Générale des Impôts du Burkina Faso, Campus Faso la plateforme de gestion des procédures et de traitement des orientations pour les nouveaux bacheliers burkinabè ou étrangers.

Ces trois e-services sont assez connus des Burkinabès et leur impact est fort notable.

De nos jours pratiquement aucun dépôt d’un concours de la fonction publique ne se fait par voie physique, tout se fait désormais en ligne, ce qui peut justifier l’assaut et la forte utilisation de la plateforme E-concours. Il en est de même pour les orientations dans les demandes d’orientations dans les universités publiques du Burkina, Campus Faso. On peut donc affirmer que ces plateformes ont été plus ou moins imposées aux usagers avant même d’être acceptés, ce qui peut justifier leur notoriété. Cela dit, ces plateformes ont su répondre aux attentes des internautes en termes d’efficacité et de simplicité se positionnant plus comme un choix de luxe qu’un choix par défaut ; Ce qui n’était pas du tout le cas au début, on prendra pour exemple la plateforme E-concours qui a beaucoup fait parler d’elle dès son lancement car des problèmes récurrents sur la plateforme étaient soulevés, ce qui a eu pour effet de prolonger les dates de dépôts qui était initialement prévues.

Ces plateformes n’ont cessé d’évoluer dans le temps, ne se reposant pas sur leur laurier en tenant compte des différentes remarques des utilisateurs. Le cas d’E-Syntax est l’un des plus éloquents qui était déjà pratiquement à sa 5e mise à jour avant son lancement officiel en Mars 2020, mais qui depuis lors ne cesse d’être couvert d’éloges par les comptables et les acteurs du monde la finance.

A ces acquis sur le plan technologique engrangés par ces « E-services », on remarque qu’une réelle politique de changement a accompagné ces plateformes, ce qui manque cruellement à notre administration publique. Des campagnes de communication, implication des acteurs, initiation de formations de prises en main de ces plateformes, etc. tous les ingrédients ou presque ont été mis en œuvres pour garantir l’intégration des outils dans le quotidien des usagers.

Vous l’aurez compris le monde des « E-services » au Burkina est encore à ses débuts mais des modèles d’exemples existent et augure de lendemain meilleur.

Du reste il faut préciser que grâce au projet « E-burkina », de nombreux « e-services » sont en cours d’être mis au point ou de connaitre des mises à jours pour une administration public moderne. Reste plus à souhaiter que ces « E-services » livreront la transformation sociale espérée au profit des usagers.

Cet article tire à sa fin, cependant nous ne saurions finir sans évoquer les risques liés aux  « E-services ». Il est vrai que ces derniers présentent de nombreux avantages que nous avons déjà cités plus haut mais le revers de la médaille est aussi à explorer.

Comme risque nous pouvons citer :

  1. Exclusion de certaines catégories de la population (personnes moins favorisées, malvoyantes, analphabètes, âgées…) ;
  2. Problème de disponibilité ;
  3. Compromettre la protection de la vie privée et de la confidentialité des données ;
  4. Problèmes informatiques (Manque d’outils adaptés, Barrière culturelle, Manque de compétences informatiques des agents publics).

 

C’était Franck.

Nous espérons que cet article vous a été instructif, à la prochaine.

 

 

Sources :

https://fr.slideshare.net/LiliaSfaxi/chp1-intro

https://en.wikipedia.org/wiki/E-services

https://www.servicepublic.gov.bf

https://infowakat.net/burkina-impots-la-e-syntaxe-selargie-a-tous-les-contribuables/


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Commentaires

  • person Anonyme

    Merci pour tout et vraiment courage pour cette cause noble. Article fort intéressant avec une analyse pertinente sur la politique de changement sur les exemples de réussite. Un apport, concernant la catégorisation des e-services, on pourrait rajouter une autre catégorie qui serait transversale, ni public, ni privé. C'est le cas des e-health et e-school, etc. Bon vent à vous.

  • person RomaricSylvain

    Très beau article. Merci vraiment de promouvoir les travaux de l'ombre effectués par le gouvernement. Et pour ceux qui ignorent l'existence de certains E Services , servicepublic.gov.bf est un portail. En même temps , je trouve juste , le fait que certains soient imposés à la population ( je pense à Campus Faso , EConcours , ... ) A attendre leur acceptation , d'autres ne verraient jamais le jour. Je l'espère dans un futur proche , que l'Etat va résoudre un problème préoccupant pour moi ( Je dis ça car j'ai vécu une mauvaise expérience ) : Celui du casier judicaire en ligne. En ce qui concerne les risques je trouve que c'est partout ailleurs dans le monde. On s'adaptera au fur et à mesure. Pourvu que les moyens soient mis pour palier les problèmes.

  • person Franck

    Merci @Anonyme pour l'apport. On va garder le cap. En outre, votre proposition de catégorie est la bienvenue. E-Learning, E-Santé , etc. sont aussi à prendre en compte, Je crois savoir que bientôt, nous aurons un e-service pour les consultations à distance.

  • person Franck

    @RomaricSylvain, Merci pour le message. Vivement que les moyens soient mis pour pallier les problèmes.

  • person Walid

    Merci bien pour l'article.

  • person Rodrigue

    Article très intéressant. Même étant dans le domaine j'ai appris beaucoup de choses au passage😅. Félicitations @Franck pour la qualité de tes articles. Pour ma part côté e-services, il y'a effectivement beaucoup de choses à saluer. Ma remarque générale est que les e-services qui ont connu du succès de sont pour la plupart imposé par force aux populations. Ce qui montre souvent la difficulté pour les e-services à ce faire de la place. Néanmoins l'espoir reste grand car des efforts sont faits par tous les acteurs.

  • person invackpak

    The term growth as used herein, encompasses any aspect of the growth, proliferation, and progression of breast cancer cells, including, e priligy canada I am 50, and under weight



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