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Entrepreneuriat, un phénomène de mode ?


Eveil des consciencesPublié le 14/08/2021



Les entrepreneurs auto-proclamés 2.0, les CEO, les PDG, les Freelancers, les personnes à peine sorties du biberon de la vie auto intronisées en business man, on va s’attacher ici.

« Aux âmes sensibles s’abstenir. Contenu long et choquant »

S’il y a bien un phénomène de mode qui perdure depuis quelques années au Burkina, c’est bien celui de l’entrepreneuriat. Le truc perdure tellement qu’il concurrence le nombre d’années passées par un étudiant en droit dans une certaine université du Burkina pour obtenir sa licence. En général, la mode est éphémère, mais force est de croire que l’entrepreneuriat au Burkina revêt une dimension d’immortalité.  Cent(100) ans de protection…

Revenons aux choses sérieuses. Au Burkina comme dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, on a cette fâcheuse habitude de copier tout ce qui se passe dans le monde. Notre envie de copier dépassant largement notre capacité de copies nous conduira si l’on ne fait pas attention dans des dérives irréparables.

Vous connaissez sans doute, cet ami et ou cette amie qui vient d’avoir une idée, le jour d’après crée une page Facebook factice à la vitesse que met un professeur d’université pour te rappeler qu’il a un doctorat et est déjà allé de l’autre côté du continent. Cet ami en question se confectionne des cartes de visites avec tout un tas de qualifications incompréhensibles, dont même un expert en ressources humaines aura du mal à cerner ses domaines de compétences. Après, c’est la partie la plus intéressante, quand il se présente, il dit CEO de l’entreprise XYZ. Le nom même de la supposée entreprise est tellement douteux que tu as peur de prononcer.

C’est encore lui qui par un concours de circonstances te sort des citations d’anthologie dont lui-même ne comprend pas la substance. Encore faut-il rappeler qu’un texte sorti de son contexte est juste un prétexte. Là où ça devient gênant, c’est quand ton inbox est bourré de ces messages et des images « chelous » te demandant d’acheter ou de partager.

Cela devient ridicule et malsain. Je n’ai rien contre l’entrepreneuriat, bien au contraire (les précédents articles le prouvent.) surtout dans notre environnement, mais on est tous unanime pour dire que l’entrepreneuriat n’est pas un jeu ni un lieu pour faire de la frime.

Et ce qui est grave, c’est que de nos jours, vous avez des étudiants inscrits dans de bonnes filières ou pas peu importe, et qui sont complexés de dire qu’ils sont juste étudiant en telle année de telle filière. On est étudiant, c’est tout, on n’a pas à avoir honte quand on sait ce que l’on veut et confiant de ses choix universitaires. De nos jours, si tu te présentes et tu ne laisses pas apparaître que tu fais du business à côté avec un long chapelet de termes comme : freelance, coach, e-commerce, formateur, influenceur, community-manager, etc. On te regardera avec un air de paria ou d’échec de la société en devenir.

Mon frère, on ne veut pas tous devenir entrepreneur, on ne peut tous le devenir de toute façon, en tout cas pas avec la structure de notre économie actuelle. Et ce que l’on oublie de dire, c’est que l’on construit une société où vous avez des universitaires qui ne font ni des réelles études, ni de l’entrepreneuriat. Il n’est pas rare de voir des étudiants sous l’impulsion de certaines vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ou ailleurs, vont commencer à vouloir être des « e-commerçants ou vendeurs en ligne ». Malheureusement, l’activité entrepreneuriale est mal gérée, car pas assez de sérieux ni de formations à la base et aussi le cursus universitaire est boycotté. Par fini, vous aurez une société avec des personnes qui ne sont pas des entrepreneurs et qui vont intégrer la fonction publique ou le privé (si elles arrivent) avec un niveau très  moyen ou même bas.  Et on ne construit pas une société de croissance avec  un niveau populaire pareil.

Encore une fois, je rappelle mon propos, je n’ai rien contre l’entrepreneuriat. Il nous faut faire la part des choses, on ne peut pas poursuivre deux lièvres à la fois. Aussi, on ne confond pas activité saisonnière et entrepreneuriat. Et le plus important, c’est qu’en toute chose, on fait ce que l’on aime (entrepreneuriat ou pas) et on le fait bien sans se laisser un influencer par quiconque.

Il va falloir encadrer ce phénomène à mon sens pour éviter des dérives et conduire les étudiants, droit dans des poteaux.  

 

A bientôt pour la suite…

C’était Sourgou Franck.  

#digitalskills #education #eveilconcience #techtalent #fasonumerique


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Commentaires

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