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Les entreprises, les salaires, les stages au Burkina, on en parle.


Eveil des consciencesPublié le 26/08/2021



Les entreprises, les salaires, les stages au Burkina, on en parle.

Les stages de x mois renouvelables x fois non rémunérés. De vils salaires pour du travail  herculéen. Les entreprises qui ne recrutent jamais si ce n’est des stagiaires…

« Aux âmes sensibles s’abstenir. Contenu long et choquant »

 

Si vous résidez au Burkina et que vous avez un étudiant en fin de cycle dans votre entourage, le phénomène que nous évoquerons aujourd’hui vous semblera bien familier.

Pour bon nombre d’étudiants en fin de cycle, trouver un stage relève souvent d’un parcours de combattant, et un emploi encore pire. Aujourd’hui nous n’évoquerons point le chemin de croix pour obtenir un stage ou un emploi, mais plutôt des conditions que vivent certains stagiaires ou nouveaux employés au sein des entreprises.

Pour planter le décor, je vous partage les confidences d’amis ainsi que des situations que j’ai personnellement vécues.

Savez-vous ce que l’on appelle stage à durée indéterminée ? Honnêtement, je ne savais pas que cette expression pouvait avoir du sens, mais très vite, j’ai compris que j’avais beaucoup à apprendre. Le cousin d’un ami que je nommerai X en a fait l’expérience. En effet diplômé d’une licence en comptabilité, ce dernier s’est vu faire plus de douze (12) mois de stage dans une structure de la place, stage qui ne devait initialement durer que trois (03) mois. En général, quand le stage se prolonge ou se renouvelle, cela augure d’un bon présage, mais dans le cas présent, la réalité était bien différente. Voyez-vous durant les douze mois et plus passé dans cette structure, X n’a reçu aucune rémunération si ce n’est les 10.000 FCFA reçus un fameux 24 Décembre pour son essence. Pire encore X a tout simplement été remercié pour ses bons et loyaux services après plus de douze mois de stage.

Certains d’entre vous, dirons peut-être qu’il faisait du café, imprimait des documents et jouait le coursier (on en parle plus bas) mais détrompez-vous, X faisait les activités d’un comptable. Il gérait les opérations financières de plusieurs entreprises. Entre les saisies des entrées et sorties, les déclarations fiscales aux impôts, etc. X était bien loin du “stagiaire lambda”.

La situation de X est semblable à la situation de plusieurs étudiants Burkinabès qui sont soumis aux volontés de certaines structures telles d’un prince puéril qui aime prendre du plaisir avec ses jouets jusqu’à les briser et exiger un autre le temps d’après.  

La politique de recrutement de certaines entreprises est équivalente à une politique de stagiaire dans laquelle, l’on s’assure d’avoir les services de stagiaires à longue durée pour effectuer le travail de salariés.  Peut-on leur en vouloir ? Ne dis-t-on pas qu’au sortir des études l’on a besoin d’expérience et non de salaire ? Après, il faudra m’expliquer comment on fait pour se rendre au stage, par téléportation ? Qu’est-ce l’on mangera, du pain tombé du ciel? Expérience oui, mais n’en abusons pas.

 

A côté de ces entreprises qui font ce que d’autres appellent exploitation vous avez d’autres qui se la coulent douce. C’est dingue, dans certaines structures stages riment avec faire du café et faire des copies. Honnêtement, s’il faut se farcir trois (03) ans dans une université pour après faire du café, des photocopies, se jouer les coursiers, subir les regards moqueurs de certains employés condescendants à longueur de journée dans une entreprise, mieux vaut s’arrêter après le BAC.  

Le plus drôle dans cette histoire, c’est qu’il y a des stagiaires qui sont contents de cette situation. Pour eux, c’est cool, car ils sont peinards et loin des difficultés du travail auquel ils aspireront un jour. Terrible !!!

 

Et quand est-il des salaires ? Ben ne vous attendez pas à ce que je fasse une étude comparative et que je déballe des informations que je n’ai pas. Mais de ce que je peux dire, il y a des hauts et des bas même si les bas sont ceux qui s’imposent dans notre marché actuel. Encore faut-il souligner que cela est subjectif. Il n’est pas rare de voir des personnes démissionnées car elles estiment être sous-payées et d’autres personnes qui accueillent à bras ouvert le même salaire, souvent même moins et qui sont très contentes.

Nous n’avons pas les mêmes les objectifs, ni les mêmes besoins, donc il serait inadéquat de mettre tout le monde sur le même pied d’égalité et de comparer les salaires. Par contre, on est tous unanime qu’il ne faut pas aller en dessous de certains seuils et je ne parle pas du SMIG ou deux(02) fois le SMIG.

 

Pour conclure, je dirais que les entreprises gagneraient à mieux traiter leurs employés, car il y va de leur réputation. Les étudiants ou stagiaires gagneraient également à aller voir ailleurs si les conditions proposées ne leur conviennent pas, car il y aura toujours une quelque chose à faire quelque part.

 

A bientôt pour la suite…
C’était Sourgou Franck. 

#digitalskills #education #eveilconcience #techtalent #fasonumerique


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